Reformulation : pourquoi je ne modifie pas directement un écrit ?
Le métier de correctrice ou de correcteur ne se limite pas à corriger les fautes. Il y a, en effet, bien d’autres points à traiter et l’un d’eux est la reformulation.
La reformulation consiste à changer un mot, un groupe de mots ou une phrase afin de rendre le contenu plus clair ou plus fluide. Personnellement, je reformule également lorsque je constate qu’un mot, un verbe, un adverbe, un adjectif (que sais-je !) est employé plusieurs fois dans la même page par exemple, et sans volonté spécifique de l’auteur, ou dans deux pages consécutives. Et là, le dictionnaire des synonymes est un allié de taille :-).
Contrairement aux fautes d’orthographe que je corrige sans même me poser de questions (enfin si, parfois, hein :-)), j’agis tout autrement pour une reformulation.
Chaque personne possède son propre style d’écriture. Alors que certains vont plutôt écrire : « Fichtre, j’ai raté mon train, me voilà fort désappointé•e », d’autres vont s’exprimer différemment : « Mais pu*ain de m**de, j’ai loupé mon train ! »
Dans une correction, il est essentiel de respecter le style de l’auteur ou de l’autrice. C’est pourquoi je ne vais jamais reformuler une phrase sans son accord. Pour ce faire, j’insère des commentaires dans la marge en proposant une ou plusieurs reformulations. Et on en discute si finalement mes propositions ne lui conviennent pas.
C’est un point très important pour moi que je mets en avant dès le premier échange avec toute personne qui me contacte pour corriger son écrit. Cela permet d’instaurer un début de confiance, car je le sais, il est difficile pour les auteurs et les autrices de confier leur « bébé » alors qu’ils ont passé des mois et des mois à travailler dessus.